Diversité dans l’entreprise : d’impératif éthique à levier de créativité
Cet article questionne la véridicité et analyse le déploiement - plus logique que chronologique - des arguments - éthico-juridiques et économiques - mobilisés pour sous-tendre, crédibiliser et supporter la dissémination de la politique diversité dans le champ professionnel. Dans une République universaliste ne reconnaissant ni minorités ni communautés, la question de la diversité a d’abord été appréhendée sous le prisme de l’égalité. Promouvoir la diversité revenait pour l’entreprise à réinvestir sa mission d’intégration sociale par le travail (I). Au fil du temps, le discours pro-diversité allait s’enrichir de connotations économiques, traduisant ainsi le passage d’un impératif partiellement exogène à l’entreprise (exigence morale, injonction légale) à un enjeu endogène de développement de l’organisation (vecteur de performance managériale et commerciale, levier de créativité). D’où la nécessité de questionner scientifiquement l’impact de la diversité sur la performance économique, en s’intéressant aux dimensions managériales, commerciales et productives (II). Erigé en pierre-angulaire de l’argumentaire pro-diversité, l’impact - présumé positif - d’une diversification du profil des collaborateurs sur la créativité de leurs équipes d’appartenance mérite que l’on s’y attarde (III).