Très petite entreprise et croissance : à la découverte d’un continent inexploré
La focalisation sur les PME à forte croissance, les fameuses gazelles de Birch (1987), a entraîné un effet pervers redoutable : celui de penser que l’essentiel de la croissance de l’emploi était assuré par un pourcentage réduit de PME et que ces PME étaient pour l’essentiel des moyennes entreprises. La conséquence a été une marginalisation des « souris » (les petites entreprises) et encore plus des très petites entreprises ou bien un intérêt porté aux seules petites entreprises technologiquement innovantes nouvellement créées. Aussi, on est que très mal renseigné sur les processus de croissance interne à l’oeuvre dans les TPE qui constituent la très grande majorité des PME. Notre travail visera donc à faire le point sur l’état des connaissances sur ce thème et dans les TPE de même qu’à ouvrir des pistes de recherche susceptibles, à terme, d’alimenter le stock de connaissances sur cette question. Plutôt que de nous concentrer sur les seuls facteurs de la croissance nous avons voulu explorer les éléments déclencheurs de celle-ci. Il nous a paru aussi nécessaire dans cet état des lieux de faire le point sur un certain nombre d’assertions qui à force d’être répétées ont fini par devenir des certitudes comme par exemple le rôle joué par les territoires ou le profil des dirigeants. Notre étude visera donc à répondre à une interrogation : qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné une TPE croît ? Et à contrario pourquoi une majorité d’entre elles ne croissent pas. Ce sont donc tous les mécanismes de la croissance des TPE que nous souhaitons explorer.