Parler de management et de gestion éthique. Un exemple : le recueil des directives anticipées
Les directives anticipées, en référence à la loi de 2005, dite Loi de Léonetti, constituent un dispositif d’expression, par anticipation, de la volonté du patient quant à sa fin de vie, pour le cas où il ne serait plus en capacité de le faire. Une étude a été menée dans un centre hospitalier sur la phase de recueil. Comme toute activité, ce processus est soumis à des dangers. Face à eux ou en situation dangereuse, la méthode d’Analyse Globale des Risques (AGR), appliquée au sujet, permet d’identifier et de caractériser les scénarios conduisant à des évènements redoutés afin de définir des actions de réduction des risques assorties ou non de paramètres de sécurisation. Elles sont soumises à validation des dirigeants sur la base des risques majeurs et d’un bilan financier. Le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins de l’établissement conduit la démarche et anime le groupe d’experts du système étudié. Cette étude a permis d’identifier 332 scénarios dont 42,77 % associés à un risque tolérable sous contrôle et 11,14 % à un risque non acceptable, définis ainsi par la matrice de criticité, outil managérial de décision. Parmi ces derniers, trois risques majeurs ont été identifiés sur la base des valeurs maximales des risques moyens. Deux d’entre eux étaient associés à l’étape d’évaluation des capacités du patient à exprimer ses volontés et le troisième était associé à l’étape de recueil de la décision du patient de rédiger ou non ses directives anticipées. Deux actions de réduction des risques, de nature préventive et économiquement rentables, chacune consolidée par un paramètre de sécurité ont été retenues en guise de traitement. L’élaboration d’un projet managérial énonce des valeurs partagées et cette étude permet de les décliner objectivement : rendre compatible les évolutions de l’hôpital avec la démarche éthique, rappeler les valeurs communes du service public hospitalier en les corrélant avec les droits des personnes et les valeurs éthiques (égalité, neutralité, médiation, respect de la réglementation, respect du consentement de la personne). Cela nécessite de développer des principes de management éthique participatif où de nouveaux profils de managers (à la fois directeur d’établissement et éthicien ?) seraient appréciés et où le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins de l’établissement pourrait être un nouveau manager créatif.