La financiarisation est-elle un vecteur majeur d’avènement d’une « société du risque » ?
Dans le cadre d’une démarche hypothético-déductive, il s’agit de présenter les fondements d’un cadre conceptuel, la « société du risque », au travers de la théorie de la structuration d’A. Giddens. Ce cadre d’analyse, envisagé comme une conséquence de la modernité, est transposé au contexte de la financiarisation afin de déterminer si la finance moderne contribue à l’avènement d’une « société du risque ». L’omniprésence du financier dans la vie économique a fait de la confiance un marché à part entière et de son corollaire, le risque, une matière première et un levier de création de valeur, source d’opportunités. Ce marché de la confiance valide l’herméneutique de la société du risque en ce sens que la finance coïncide avec les mécanismes de la modernité. La dernière crise nous enseigne que ces jalons de la confiance étant devenus inopérants, l’idéal-type de l’homo faber triomphant par la maîtrise de son environnement, la technè au sens d’Hans Jonas, se trouve invalidé au profit d’une autre figure, l’homo vulnerabilis, par principe évoluant dans un axiome de rationalité limitée, soit l’individu en proie à l’incertitude et la vulnérabilité. On constate que le monde financier présente les prérequis en faisant un vecteur de la « société du risque ». Une telle représentation suppose toutefois une compréhension de cet environnement pour, au-delà de la méfiance liée à l’ignorance, ne pas être une simple perception du risque.