Capital social du dirigeant et performance des entreprises : une étude quantitative auprès des PME du Cameroun
Les études sur la performance des entreprises occupent une place importante dans les travaux fondateurs de bien de chercheurs en Sciences de Gestion. Les avis et les résultats sur les impulsions sociales de la performance des entreprises restent divergents cependant. Ainsi, par exemple, les développements menés par Nkakleu (2003) révèlent que les entreprises dont les dirigeants ont des liens sociaux plus nombreux fonctionnent mieux, sont plus performantes que celles dont les liens sociaux des dirigeants le sont moins. Les travaux menés par Baillette (2001) auprès du groupement des chefs d’entreprises du Québec révèlent que le capital social développé par ces dirigeants leur a permis d’accéder à des sources informationnelles très riches et à d’autres ressources variées. Dans la même lancée, Plociniczak (2004) affirme que « l’analyse de la création d’entreprise, et plus généralement, de l’action économique ne peut se passer d’une intégration pleine et effective des cadres relationnels et des structures institutionnelles sans lesquels elle ne pourrait se déployer ». Le présent article se propose de montrer l’impact de la prise en compte du capital social sur le processus de construction de la performance au sein des PME au Cameroun, afin de donner une impulsion de reconsidération de la place des rapports humains et sociaux aux dirigeants dans la construction de leurs performances. Une enquête réalisée auprès de 200 entreprises dans ce pays et à partir d’une approche quantitative aboutit aux résultats suivants : hormis la taille du capital social, la performance des PME camerounaises est influencée par la nature des liens sociaux et le statut social des membres du capital social. Elle permet également de ressortir l’impact de l’investissement dans le capital social sur l’accroissement de leurs performances.