Résumé
Le secteur culturel a adopté différentes positions face aux outils de gestion. A la suite d’une longue période de rejet, le contexte changeant (new public management, pression des tutelles, nécessité d’intégrer les publics…) a généré une mise en place progressive d’outils dans les organisations culturelles, portée par des acteurs nouveaux, qui acquéraient légitimation d’intervention et expertise gestionnaire. Face aux effets pervers nés de ces implémentations, a émergé une nouvelle forme de rencontre entre l’outil et l’organisation culturelle. Par une étude de cas multiple, l’article montre que, derrière la mise en place d’outils de gestion dans les organismes culturels, se cachent des enjeux spécifiques et un mode inédit d’utilisation : loin de constituer un frein à la créativité et à l’innovation artistique, les outils apparaissent comme de puissants moteurs pour stimuler le processus de création.
Abstract
The cultural sector has adopted several positions regarding the introduction of management tools. After a long period of rejection, a changing context (new public management, pressure of governing bodies, need to integrate the audience…) has allowed a progressive implementation of tools in cultural organizations, managed by new actors that acquired legitimacy and managerial expertise in the process. In front of the powerful side effects driven by these implementations has emerged a new form of relationship between management tools and cultural organizations. Through a multiple case study, the article shows how specific stakes and a renewed usage emerge: far from having a negative impact on creativity and artistic innovation, management tools appear as powerful drivers to stimulate creation processes.