Résumé
Promouvoir des organisations performantes pour délivrer des prestations de santé de qualité constitue l’agenda de travail d’une grande variété d’acteurs (autorités publiques, agences, directeurs, équipes, professionnels…) qui prend la forme depuis de nombreuses années d’une multitude de réglementations, de recommandations de bonnes pratiques, de dispositifs organisationnels et managériaux et d’outils de sa mesure… Alors qu’on peut légitimement considérer que les organisations de santé ont répondu à ces exigences, l’on peine encore à démontrer une juste relation entre performance et bien-être des usagers. Seraient en cause : une visée appauvrie de la performance vers une logique de rationalisation des services, des instruments qui peinent à intégrer les logiques de soin et de gestion, une multiplicité de recommandations qui ne facilitent pas l’apprentissage dans le temps… Cet article se propose de discuter cet apparent paradoxe, en prônant une impérieuse nécessité de concevoir la performance des organisations de santé de manière systémique, partagée et contextualisée, à travers trois axes de discussion : dépasser le discours de la performance pour la qualité vers de réelles pratiques collectives, la construction et l’utilisation d’outils de mesure appropriés et l’empowerment des acteurs pour soutenir une méthodologie participative de construction du sens de la notion de performance.
Abstract
Promoting performing organizations to deliver health services of quality is at the core of the agenda of a large diversity of actors (public authorities, agencies, managers, teams, professionals…) which consists for several years in a multitude of regulations, recommendations of best practices, organizational and managerial arrangements, and measurement tools… While we can consider that organizations have answered these requirements, we still have difficulty in demonstrating strong relation between performance and well-being of users. Would be in question: an impoverished aim towards a logic of services rationalization, inappropriateness of measurement tools in integrating both logic of care and management, a multiplicity of recommendations through time which does not facilitate learning… We propose to discuss this apparent paradox by advocating the importance of designing performance in a systemic, shared and localized manner, that we develop through three points of discussion: overtaking discourse on performance to facilitating the implementation of local and shared practices, the design of appropriate measurement tools and the empowerment of actors involved in participative methodology for making sense of performance.