Résumé
Depuis une trentaine d’années, le travail salarié organisé par le monde associatif a pris une telle importance qu’on ne peut plus l’ignorer : ses effectifs ont été multipliés par trois depuis le début des années 1980 et son taux de croissance annuel est deux fois supérieur à celui de l’emploi salarié dans le secteur marchand. L’institutionnalisation du travail associatif a donné lieu à la formalisation croissante de pratiques d’évaluation de sa valeur et de l’impact qu’il produit. L’évaluation du travail repose ainsi sur une catégorie dont la mesure est hétérogène mais qui conduit à rémunérer les travailleurs du monde associatif en fonction de « l’utilité sociale » que les institutions, qui les soutiennent et les financent, leur reconnaissent. Dans ce cadre, la construction de conventions locales pour apprécier l’impact social du travail associatif devient ainsi un enjeu central mais n’est pas sans contradictions que cet article met en évidence.
Abstract
Since the beginning of the eighties, employment in the French non-profit sector has increased drastically and should not be dismissed lightly. The number of paid workers in this sector has tripled and its growth rate is twice that of the commercial sector. The institutionalization of work in the non-profit sector has led to numerous formal means of assessment of their social impact. These initiatives are manifold and diverse, yet, the level of pay is commonly based on the degree of social usefulness they are credited with. The setting up of local conventions to measure the social impact of non-profit work is therefore of utmost importance but also faces contradictions that this paper intends to highlight.