Résumé
Cet article a pour objet d’explorer le processus d’appropriation du nouveau système d’information de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui repose désormais sur un Système d’Information intégré nommé UMOJA – « unité » en Swahili – et qui est basé sur un progiciel de type ERP. Le système, ses processus et ses technologies supports seront ici abordés sous l’angle de leur contribution fonctionnelle à la fabrique de l’information de gestion. Cet article se propose de présenter et décrypter les spécificités et limites – notamment en termes multiculturels – de l’appropriation de UMOJA au travers d’un corpus théorique centré sur les théories de l’appropriation des outils de gestion (Rivard et al., 2008 ; de Vaujany, 2006, 2009) et sur les théories du bricolage et de l’improvisation organisationnelle (Ciborra, 1997). La démarche méthodologique retenue est qualitative de type étude de cas unique et longitudinale. Elle est basée sur des entretiens d’experts et d’agents de divers sites et agences onusiens. Les résultats insistent sur la diversité et l’originalité des modalités d’appropriation du système UMOJA et sur les rôles majeurs des langues anglaises et swahili.
Abstract
The purpose of this article is to explore the process of ownership of the new United Nations (UN) information system, which is now based on an integrated Information System named UMOJA – “unity” in Swahili – and which is based on an ERP-type software package. This system, its processes and these support technologies will be approached here from the perspective of their functional contribution to the management information factory. This article aims to present and decipher the specificities and limits – particularly in multicultural terms – of the appropriation of UMOJA through a theoretical corpus centered on the theories of the appropriation of management tools (Rivard et al, 2008 ; de Vaujany, 2006, 2009) and the theories of DIY and organizational improvisation (Ciborra, 1997). The methodological approach adopted is qualitative, unique and longitudinal case-study and is based on interviews of experts and agents from various UN sites. The main results emphasize the diversity and originality of the UMOJA appropriation methods and bring out the Swahili language as one of the major vectors of the project’s success.