Résumé
Les réseaux sociaux numériques d’entreprise permettent à des acteurs, le plus souvent dispersés géographiquement, de gagner en performance collaborative (Nonaka, 2007 ; Agterberg et al., 2010). Un réseau de ce type met au défi les hiérarchies existantes et un système de travail fondé sur la spécialisation des activités (Poinsot et al., 2010), en autorisant de nouvelles circulations d’informations horizontales, transversales, ascendantes ou descendantes (Poncier, 2012). L’objet de ce travail consiste à voir dans quelle mesure ces réseaux contribuent à améliorer la fluidité des échanges et quels sont les éventuels freins limitant les usages collaboratifs. Dans un premier temps, une revue de littérature basée sur la théorie des réseaux et les spécificités des réseaux numériques de pratiques est présentée. Une étude de cas qualitative se concentre ensuite sur la globalité d’une expérimentation, portant sur le travail collaboratif, au sein du groupe d’assurances MMA, entre 2007 et 2014. Les résultats montrent que la structuration de la démarche s’est centrée autour de la viralité et du volontariat, dans une optique expérimentale et exploratoire. Si l’expérience a permis de faire émerger des communautés de travail et le partage de « bonnes pratiques », des résistances ont été constatées en interne. La discussion analytique et prescriptive permet de formuler des recommandations favorisant l’essor et le développement des réseaux sociaux numériques d’entreprise.
Abstract
Digital social networking companies allow actors, most of the time scattered geographically, to gain in collaborative performance (Nonaka, 2007 ; Agterberg et al., 2010). These networks challenges the existing hierarchies and the system of work based on the specialization of the activities (Poinsot et al., 2010), by authorizing new traffic of horizontal, transverse, ascending or downward information (Poncier, 2012). The object of this research consists in seeing to what extent they contributes to improve the fluidity of the exchanges and which are the possible brakes limiting the collaborative uses. At first, a review of literature based on the theory of networks and specificities of the digital networks of practices is presented. A qualitative case study focuses then on the global nature of an experiment, concerning the collaborative work, within the group of insurances MMA, between 2007 and 2014. The results show that the structuring of the approach has been focused on virality and volunteering, through experimental and exploratory perspectives. If this experience has led to the emergence of the working communities and sharing of “best practices”, resistances were found internally. The analytical and prescriptive focus allows formulating recommendations to favor the growth and development of these networks.